Comment faire un potager en permaculture ?

Qu’est-ce que la permaculture ?

La permaculture désigne une méthode de conception qui s’inspire des fondements de la nature. L’objectif consiste à créer des lieux de vie agréables et qui produisent de la nourriture, et ce, tout en améliorant la qualité des sols, de l’eau et de l’air.

En ce qui concerne le jardin, la permaculture est une culture permanente dont le but est de créer un écosystème à la fois harmonieux, durable, esthétique, productif et respectueux. Pour résumé, la permaculture prend soin de la terre, mais aussi de l’humain en veillant à son bien-être et à son épanouissement. L’idée est de produire et de partager équitablement les ressources (surplus de récoltes, graines, connaissances, etc.).

Le temps de l’observation et de l’analyse

Avant toute chose, il est important d’observer l’environnement de votre jardin. Posez-vous ces questions : quelles plantes y poussent seules ? Quels insectes et animaux y vivent ? Quelle est l’orientation de votre jardin ? Combien de temps est-il exposé au soleil ? Quels sont les endroits les plus humides et les plus secs ? Voyez également quelles sont les ressources dont vous disposez en termes de matériel, budget, temps et espace.

Si vous avez le temps, il est judicieux d’analyser les évolutions sur votre terrain avec les saisons pendant une année entière. N’hésitez pas à rencontrer vos voisins ainsi que les « anciens » afin d’échanger sur leurs expériences en jardinage.

Notez que l’observation est importante tout au long de la permaculture et pas seulement au début. Cette phase permet de s’adapter de façon continuelle.

Sélectionner les légumes et les végétaux de votre potager en permaculture

Un potager en permaculture est composé de légumes, mais pas uniquement. Il contient un ensemble global de végétaux qui se complètent. Faites la liste de ce que voulez faire pousser dans votre jardin, puis regroupez-les par besoins et sensibilités. Il faut créer des interactions avec les différentes espèces. Mieux vaut privilégier les plantes qui se ressèment afin d’obtenir des plantations pérennes et amortir le coût financier. Cela représente aussi un gain de temps.

Sachez que les adventices ne sont pas des mauvaises herbes à arracher. En permaculture, elles se révèlent utiles car elles protègent ou nourrissent la terre. En prime, elles offrent de nombreuses indications sur la nature du sol. Pour éviter leur propagation, il suffit d’occuper l’espace en continu.

Faire un potager en permaculture : conseils pour créer des parcelles

Dessiner son projet s’avère essentiel afin de réussir au mieux son potager en permaculture. Il faut prendre en compte un certain nombre de données comme le choix de l’emplacement, l’accessibilité, etc.

Le principe repose sur le fait de cultiver au-dessus du sol afin de ne pas épuiser ses ressources. Différents types de parcelles existent : trou de serrure, lasagne, plate-bande permanente, buttes, bottes de paille, etc. Si vous avez prévu de réaliser des bordures végétales, optez pour une plante qui nécessite peu de besoins et possède un système racinaire léger. Elle ne doit pas faire concurrence aux végétaux présents à l’intérieur.

Prévoyez des parcelles suffisamment larges tout en veillant à pouvoir atteindre facilement le centre. Comme pour le carré potager, une largeur de 1,20 m se révèle idéale. Vous ne devez pas marcher dans vos planches de culture auquel cas cela risque de tasser le sol et les vers de terre ne pourront plus œuvrer correctement.

Par ailleurs, la terre n’est jamais retournée ni bêchée en permaculture. En revanche, on peut l’aérer à 15 cm de profondeur maximum avec une griffe ou une grelinette. Au centre, placez les plantes les plus hautes. Cela facilite l’accès aux autres et en même elles font de l’ombre aux plus petites. Pour faire pousser en hauteur, on peut avoir recours au treillis, aux suspensions, aux tipis. Il s’agit d’une manière de gagner de l’espace et de créer de l’ombre.

Comme les parcelles doivent être tout le temps utilisées, sélectionnez des plantes qui se succèdent. Cette méthode d’occupation a comme avantage de ne pas laisser le sol nu. Ainsi, les plantes indésirables ne prolifèrent pas. Quant aux jeunes pousses, elles profitent des éléments organiques des plantes en fin de cycle qui libèrent des éléments nutritifs.

Comment couvrir le sol ?

Il est important de toujours couvrir le sol. Autrement dit, vous devez pailler vos parcelles en faisant des couches. Pour cela, on peut utiliser différents moyens comme des copeaux de bois ou des cartons. Il convient de pailler systématiquement entre les plantations afin d’éviter la pousse des adventices et limiter l’évaporation de l’eau. Les petits insectes ainsi que les micro-organismes peuvent décomposer les éléments disponibles. Quant aux taux d’humidité et aux températures, elles se révèlent plus stables.

Pour le paillage, on peut utiliser les feuilles mortes du jardin ou récupérées au bord des routes. Mieux vaut éviter en revanche les feuilles mortes des fruitiers. Les tontes d’herbe, elles, sont riches en azote et particulièrement adaptées aux haricots, pois, laitues, pommes de terre et autres gourmandes. Faites sécher l’herbe deux ou trois avant de l’utiliser en paillis de 10 cm.

Cultiver des engrais verts représente aussi une bonne idée. Ils couvrent un sol nu et permettent une meilleure perméabilité du sol. Une fois fauchés ou recouverts par un paillis, ils apportent des nutriments indispensables aux végétaux.

Derniers conseils pour les jardiniers débutants en permaculture

La première année, mieux vaut commencer petit. Expérimentez, prenez des notes et surtout du plaisir à être au contact de la terre et de la nature. Et point important, il ne faut surtout pas se décourager car vous allez forcément vous améliorer au fil des années.

Une fois que vous aurez acquis de l’expérience, agrandissez vos cultures et aménagez de nouveaux espaces. Par exemple, vous pouvez réaliser une mare, une haie, un poulailler, un coin détente, une forêt comestible, etc.