L’amélioration de la performance énergétique des bâtiments est au centre des préoccupations des pouvoirs publics. De nombreuses aides financières ont été mises en place à cet effet pour encourager les propriétaires à se lancer dans les travaux. C’est ainsi l’occasion rêvée pour les habitats collectifs d’entamer des rénovations afin d’optimiser le confort au sein des habitations. Un tel projet comporte un certain nombre d’étapes qu’il convient de connaître et de suivre.
L’habitat collectif face à la performance énergétique : ce qui est mis en place
Les avantages de la rénovation énergétique pour les habitats collectifs
L'amélioration de la performance énergétique au sein des copropriétés comprend de nombreux avantages non négligeables.
La réduction des charges
Les habitats collectifs sont souvent confrontés à une hausse continue des charges énergétiques au fil des années. Par exemple, le chauffage collectif constitue presque 29 % de tous les postes de dépenses communes. Des travaux de rénovation énergétique pourraient ainsi permettre de réduire ces charges.
L'anticipation sur la législation
Les logements qualifiés de passoires énergétiques sont ciblés par les autorités. Ainsi, ceux de la classe G et ceux de la classe F seront respectivement interdits à la location en 2025 et en 2028. La seule solution qui peut donc sauver les copropriétés est la réalisation de projets de rénovation.
Habitat collectif : les acteurs impliqués pour la performance énergétique
Plusieurs acteurs sont concernés par les travaux d'amélioration de performance énergétique au niveau des habitations collectives. Il y a d'abord le syndicat des copropriétaires qui convoque une assemblée générale de vote des grandes décisions. Il y a aussi le syndic qui peut accompagner l'assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO).
Les autres acteurs concernés sont notamment le conseil syndical, le maître d'œuvre, et les entreprises de travaux. Il existe des prestataires fiables et reconnus, comme GEO Énergie & Services, qui interviennent dans la rénovation des copropriétés et des logements individuels. Ces prestataires se soucient grandement de la performance énergétique des habitats collectifs.
Les étapes d'une rénovation en habitat collectif
Les travaux d'amélioration de la performance énergétique comprennent de nombreuses étapes. De l'audit énergétique à la réalisation et au suivi après rénovation, il faudra passer par l'élaboration d'un plan d'action et de financement.
L'audit énergétique
La première étape du projet de rénovation thermique est l'audit énergétique qui est réalisé par un bureau d'études. Cette étude consiste à effectuer un diagnostic afin de connaître concrètement les travaux à réaliser. L'analyse est très complète et se compose d'un bilan et d'un plan d'action.
Le bilan résulte de l'inspection des caractéristiques du bâtiment et de l'état des équipements de production de chauffage et d'eau sanitaire. C'est en quelque sorte un inventaire de la structure de la copropriété et des consommations énergétiques induites. Il préconise également les meilleures utilisations possible pour les installations existantes. De nombreuses mesures comportementales seront recommandées pour réaliser des économies d'énergie.
La mise en place d'un programme de travaux
Le plan d'action est l'autre partie de l'audit énergétique. Il se présente sous la forme d'une liste de travaux de rénovation nécessaires pour que l'habitat puisse gagner en performance énergétique. Des solutions plus performantes, comme les énergies renouvelables, peuvent être préconisées. À cela s'ajoutent les recommandations en matière d'isolation et de remplacement des équipements énergivores. Le plan d'action détermine un ordre dans la réalisation des travaux d'amélioration énergétique.
Le bilan ainsi que le plan d'action doivent tous deux être établis par un bureau d'études. Celui-ci dispose d'une équipe d'ingénieurs spécialisés qui feront par la même occasion une étude des matériaux nécessaires pour une rénovation réussie. Ils fournissent également l'expertise nécessaire pour assurer une excellente qualité des prestations. D'autres points comme la faisabilité, les spécificités et les coûts des travaux seront aussi analysés.
L'élaboration du plan de financement
Un plan de financement sur mesure est établi afin d'estimer les aides auxquelles l'habitat collectif est éligible. À cet effet, il existe différentes subventions pour la rénovation énergétique en copropriété.
MaPrimeRénov' Copro
Il s'agit d'une aide mise en place par l'Agence nationale de l'habitat (Anah) et qui permet de financer jusqu'à 25 % du montant des travaux de rénovation (hors taxes) avec un plafond de 3 750 euros par logement. Elle finance aussi à hauteur de 30 % la prestation hors taxe de l'audit énergétique avec un plafond de 180 euros pour chaque logement.
Le coup de pouce CEE
Cette prime s'appuie sur le dispositif des Certificats d'économies d'énergie (CEE). Son calcul se fait selon les économies finales d'énergie en MWh après les ouvrages. L'habitat collectif peut ainsi recevoir une aide estimée entre 250 et 500 euros pour chaque MWh économisé.
L'éco-prêt à taux zéro
L'éco-PTZ est octroyé par les organismes de crédit qui ont signé un partenariat avec l'État. Le plafond est de 30 000 euros par logement.
Beaucoup de travaux de rénovation peuvent également profiter d'un taux réduit de TVA de 5,5 %. Au niveau de certaines communes, une exonération de taxe foncière est appliquée pour les logements rénovés. Cela concerne aussi bien les résidences principales que les résidences secondaires.
La réalisation des travaux
Lorsque le plan d'action et le financement sont validés par les copropriétaires, les travaux pourront débuter. Ceux-ci seront supervisés par le maître d'œuvre qui va s'assurer de la conformité du chantier. Un coordinateur de sécurité et de protection sera également nommé si ce sont plusieurs entreprises qui interviennent.
Le suivi des travaux et l'après-rénovation
Les experts chargés des travaux de rénovation procèdent à la vérification de la qualité des travaux. En ce qui concerne le maître d'ouvrage, il veille à ce que l'ensemble des critères définis au niveau de l'évaluation énergétique soient pris en compte. Si nécessaire, le syndicat des copropriétaires ou le maître d'œuvre peut signer un contrat de performance énergétique (CPE) avec les sociétés spécialisées du bâtiment. Cela permettra de s'engager sur une dynamique d'économies d'énergie sur le long terme.
La rénovation globale n'est pas totalement terminée après ces contrôles. Le conseil syndical doit ainsi effectuer une campagne de sensibilisation pour anticiper l'effet de rebond qui est souvent constaté au niveau de nombreux habitats collectifs après les travaux. Les occupants utilisent plus d'énergie qu'avant en se disant que cela coûte moins cher ou pour profiter de leur nouveau confort. Pour éviter ces désagréments, il est important de rappeler les bons gestes pour réaliser des économies d'énergie au quotidien. Il s'agit ainsi d'une invitation à la sobriété énergétique.
Zoom sur la sobriété énergétique
La sobriété énergétique consiste à optimiser l'utilisation de l'énergie afin d'obtenir une meilleure performance énergétique. Elle prône ainsi pour une consommation raisonnable de l'énergie. On peut citer par exemple le fait d'éviter de régler le thermostat du chauffage à une température supérieure à celle recommandée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).
Cette sobriété s'applique aussi bien dans les bâtiments privés que dans les bâtiments collectifs. Elle peut d'ailleurs être appliquée en amont d'un projet de construction. Dans ce cas, cela peut par exemple consister à optimiser les surfaces habitables afin de diminuer les surfaces à chauffer. Dans notre quotidien, il est possible d'atteindre la sobriété énergétique à travers de nombreux gestes écoresponsables :
- Le remplacement ou l'optimisation des équipements énergivores ;
- Le respect des températures de thermostat recommandées par l'ADEME ;
- L'utilisation modérée du système de climatisation ;
- La mise hors tension des équipements en veille.
Tous ces gestes du quotidien permettent ainsi de réaliser d'importantes économies d'énergie.
Habitat collectif : les travaux à envisager pour une rénovation énergétique
On distingue 7 travaux types pour réduire les déperditions énergétiques en copropriété. Il s'agit de :
- L'isolation des murs ;
- Du remplacement des fenêtres ;
- L'isolation des toitures-terrasses ;
- L'isolation des combles aménagés ou perdus ;
- Du calorifugeage ;
- L'isolation en sous-face des planchers ;
- L'installation des robinets thermostatiques.
À cela s'ajoutent les travaux envisageables comme le remplacement du chauffage, le changement du système d'éclairage, la mise en place de panneaux solaires…
L'amélioration de la performance énergétique est d'une importance capitale, aussi bien pour les logements individuels que les copropriétés. Les travaux permettront de réduire les dépenses énergétiques et d'optimiser considérablement le confort au sein des habitations.